Depuis sa victoire surprise en 2020 alors qu’elle n’était encore qu’adolescente, Swiatek a dominé la terre battue parisienne. Pourtant, ses récents déboires l’éloignent du statut de favorite cette année. Tombée au cinquième rang mondial après avoir passé 173 semaines consécutives dans le top 2, elle se trouve désormais face à un défi plus relevé pour décrocher un cinquième titre en six participations. Elle n’a plus remporté de trophée depuis sa troisième victoire consécutive à Roland-Garros en juin dernier — une performance qui n’avait plus été réalisée depuis Justine Henin entre 2005 et 2007.
Cette saison a été compliquée pour la Polonaise, marquée par des défaites précoces comme son élimination au troisième tour à Rome face à Danielle Collins ou encore sa lourde défaite contre Coco Gauff en demi-finales à Madrid. Malgré une constance relative — atteignant au moins les quarts de finale dans sept des huit tournois disputés — elle n’a disputé aucune finale. Sa demi-finale perdue à l’Open d’Australie contre Madison Keys, où elle avait pourtant eu une balle de match, reste particulièrement douloureuse.
Les difficultés remontent à la fin de l’année dernière, période durant laquelle elle a manqué plusieurs tournois pour des "raisons personnelles", révélées plus tard comme une suspension d’un mois après un test positif à un médicament cardiaque interdit — qu’elle a attribué à un somnifère contaminé. Outre cette suspension, Swiatek a fait face à des tensions hors du terrain, notamment à Indian Wells où elle a frappé une balle en direction d’un ramasseur de balles sous le coup de la frustration, ou à Miami où elle a été victime de harcèlement de la part d’un spectateur, nécessitant un renforcement de la sécurité.
Elle a également été affectée par des épreuves personnelles : elle est récemment rentrée en Pologne pour les funérailles de son grand-père et a montré une grande émotion lors de sa rencontre face à Gauff à Madrid. Malgré tout, elle conserve le soutien de son entraîneur Wim Fissette et de sa psychologue du sport. Elle admet cependant que la confusion mentale et les troubles émotionnels impactent son jeu.
Pour Justine Henin, ancienne championne, ces épreuves s’inscrivent dans un cycle difficile que traversent de nombreux athlètes. Elle pense que Roland-Garros pourrait être l’occasion pour Swiatek de se recentrer et de retrouver son meilleur niveau. Malgré son passage à vide, ses adversaires comme Gauff continuent de la considérer comme une menace, rappelant son incroyable palmarès à Paris : 21 victoires consécutives et 35 succès en 37 matchs, preuve éclatante de sa capacité à rebondir.
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