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L’Espagne vise un premier sacre historique à l’Euro féminin, malgré l’incertitude autour d’Aitana Bonmatí

Posted : 30 June 2025

L’Espagne aborde l’Euro féminin 2025 avec un objectif clair : remporter son tout premier titre européen. Forte de son sacre mondial en 2023 et d’un effectif rempli de talents — en grande partie issues du FC Barcelone — "La Roja" se présente comme l’une des grandes favorites du tournoi organisé en Suisse. Sa récente victoire face à l’Angleterre, tenante du titre européen, en finale de la Ligue des Nations, confirme son statut de référence sur le continent.

 

Mais l’inquiétude plane autour de la pièce maîtresse du milieu de terrain, Aitana Bonmatí, double Ballon d’Or et véritable chef d’orchestre de l’équipe dirigée par Montse Tomé. Hospitalisée récemment pour une méningite virale, Bonmatí a certes pu sortir, mais sa participation à l’Euro reste en suspens. « C’est une joueuse essentielle pour nous. Nous l’attendrons aussi longtemps que possible », a déclaré Tomé.

 

La sélection espagnole a également fait parler d’elle en écartant Jenni Hermoso, meilleure buteuse de l’histoire de la Roja. L’attaquante, brillante avec Tigres au Mexique et présente lors de toutes les qualifications pour l’Euro, n’a pas été retenue. Officiellement, il s’agit d’un choix tactique, mais beaucoup y voient un écho à l’affaire Rubiales, lorsque l’ex-président de la fédération avait embrassé Hermoso de force lors de la Coupe du monde. Ce scandale a conduit à sa condamnation cette année. Hermoso n’a pas caché son amertume, affirmant que l’équipe actuelle « peut probablement devenir championne d’Europe sans moi ».

 

Malgré ces remous, l’Espagne peut compter sur une profondeur de banc impressionnante. Seules 11 championnes du monde figurent dans la liste finale, mais de jeunes étoiles montantes comme Clàudia Pina, brillante contre l’Angleterre, sont prêtes à jouer un rôle crucial. L’équipe vise un exploit rare : conserver le titre mondial tout en décrochant le trophée européen, un doublé inédit dans l’histoire du football féminin.

 

Du côté des autres prétendants, l’Angleterre et l’Allemagne arrivent avec des doutes. Les Lionnes doivent composer sans Mary Earps, Fran Kirby (retraites) et Millie Bright (blessée), trois piliers du sacre de 2022. Leur groupe, avec la France, les Pays-Bas et le Pays de Galles, s’annonce redoutable. Malgré tout, la sélectionneuse Sarina Wiegman reste sereine : « Ce n’est pas du tout une crise. »

 

Quant à l’Allemagne, huit fois championne d’Europe, elle se présente sans Alexandra Popp pour la première fois depuis 2010. L’équipe reste néanmoins invaincue en 2025 et mise sur Lea Schüller, attaquante du Bayern Munich, auteur de 52 buts en 75 sélections, dont cinq en six matchs de Ligue des Nations.

 

Alors que le tournoi s’ouvre, l’Espagne semble être l’équipe à battre, avec une génération dorée, une soif de trophée continental, et le rêve de graver son nom dans l’histoire. À condition, bien sûr, de surmonter les incertitudes internes et de résister à une concurrence redoutable.

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