L'Euro 2025 marque un tournant historique pour le football féminin avec des revenus records et une audience mondiale sans précédent

Posted : 08 July 2025

Il y a dix ans, l’idée qu’un Championnat d’Europe féminin puisse atteindre de tels chiffres aurait semblé irréaliste. Pourtant, l’édition 2025, qui se déroule actuellement en Suisse, s’est imposée comme l’un des événements sportifs majeurs de l’année, aussi bien sur le terrain qu’en dehors.

Réunissant les 16 meilleures équipes nationales d’Europe, la compétition n’est pas seulement une fête du football d’élite, mais également un moteur économique puissant. Les 32 millions d’euros de primes représentent une augmentation de 100 % par rapport à l’Euro 2022 et une hausse de 300 % par rapport à 2017 — preuve de la confiance croissante de l’UEFA dans le potentiel commercial du football féminin et de l’intérêt grandissant du public et des sponsors à travers le monde.

Les seuls droits de sponsoring et de diffusion devraient rapporter plus de 100 millions d’euros, une progression spectaculaire par rapport aux modestes revenus d’il y a une décennie. À l’époque, les partenariats féminins étaient souvent liés aux compétitions masculines. Aujourd’hui, des marques mondiales telles que Visa, Heineken, Volkswagen ou Universal Studios investissent directement et massivement dans le football féminin.

Même si les revenus restent encore bien inférieurs à ceux de l’Euro masculin (plus de 2 milliards d’euros) ou de la Ligue des champions (3,5 milliards d’euros par an), le football féminin connaît une croissance rapide. En 2025, les revenus mondiaux des sports féminins devraient atteindre 2,35 milliards de dollars — une hausse de 80 % par rapport à l’année précédente.

Les chaînes de télévision suivent la tendance : la National Women’s Soccer League (NWSL) américaine a signé un contrat de diffusion de 240 millions de dollars jusqu’en 2027, un bond immense par rapport aux accords précédents, signe de l’appétit croissant pour le sport féminin.

La Suisse, pays hôte cette année, en profite largement : l’impact économique du tournoi est estimé à plus de 300 millions de francs suisses, grâce aux dépenses des supporters, des équipes et des médias. L’investissement public, situé entre 30 et 70 millions d’euros, devrait être largement compensé par les recettes fiscales, la création d’emplois et l’essor du tourisme.

L’Euro 2025 contraste fortement avec les débuts modestes de la compétition. En 1984, moins de 6 000 spectateurs avaient assisté aux matchs. En 2005, ils étaient plus de 112 000, puis plus de 240 000 en 2017, avec 25 millions de téléspectateurs.

Le véritable tournant a eu lieu en Angleterre en 2022 : plus de 500 000 spectateurs ont rempli les stades, et plus de 365 millions de personnes ont regardé la compétition à la télévision. La finale à elle seule a attiré 17,4 millions de téléspectateurs au Royaume-Uni — preuve que le football féminin est entré dans une nouvelle ère.

Cette croissance exponentielle se reflète également dans l’évolution des dotations : 8 millions d’euros en 2017, 16 millions en 2022, et désormais 32 millions en 2025. L’augmentation des revenus commerciaux permet de mieux rémunérer les joueuses, d’investir dans les clubs et de développer les bases.

Au-delà des chiffres, l’enthousiasme est palpable chez les joueuses. Lauren James, attaquante de Chelsea et de l’Angleterre, a décrit le tournoi comme « un nouveau départ, une nouvelle ère », marquant l’émergence d’une génération talentueuse et ambitieuse.

Sur le plan sportif, tous les regards sont tournés vers l’Espagne, en quête d’un triplé historique après avoir remporté la Coupe du monde féminine et la Ligue des Nations. Sa capitaine emblématique Alexia Putellas, absente lors du dernier Euro pour cause de blessure, a confié : « J’attends ce moment depuis longtemps. »

Même si l’égalité avec les compétitions masculines reste un objectif à long terme, l’Euro 2025 confirme que le football féminin est désormais une force mondiale — économiquement, culturellement et sportivement.

L'Euro 2025 marque un tournant historique pour le football féminin avec des revenus records et une audience mondiale sans précédent

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