Deux ans après leur défaite crève-cœur en finale de la Coupe du Monde féminine 2023, les Lionesses anglaises ont une nouvelle occasion de prendre leur revanche. La victoire de l’Espagne contre l’Allemagne en prolongation a mis en place une affiche de rêve pour la finale de l’Euro 2025 ce dimanche : un remake explosif de leur confrontation de 2023, conclue sur un sacre espagnol.
À l’époque déjà, les deux sélections étaient considérées comme les meilleures du monde. Rien n’a changé depuis : elles dominent toujours l’Europe et s’apprêtent à livrer un nouveau choc mémorable. Ellen White, ancienne attaquante anglaise et figure emblématique du sacre à l’Euro 2022, a exprimé son enthousiasme : « C’est une finale qui peut basculer d’un côté comme de l’autre. Si l’Angleterre est dans un bon jour, elle peut battre n’importe qui. L’Espagne aussi. »
L’Espagne vise un triplé historique (Coupe du Monde 2023, Ligue des Nations 2024, et peut-être Euro 2025), tandis que l’Angleterre veut conserver son titre européen. Pour l’ancienne capitaine anglaise Steph Houghton, les Lionesses ont toutes leurs chances : « Avec l’effectif qu’on a, rien ne nous empêche de battre l’Espagne. »
Souvenir douloureux et espoirs présents
En 2023, l’Angleterre abordait la finale mondiale avec ambition, forte de son sacre à l’Euro 2022. Mais c’est l’Espagne qui a frappé la première et la seule fois, grâce à un but d’Olga Carmona après une erreur de Lucy Bronze, scellant une victoire 1-0 à Sydney.
Cependant, la finale de dimanche pourrait raconter une autre histoire. En février dernier, l’Angleterre a été la dernière équipe à battre l’Espagne, à Wembley. Certes, les Espagnoles ont remporté leur duel le plus récent le 3 juin, mais l’historique penche légèrement en faveur des Anglaises, qui n’ont perdu que 5 de leurs 19 confrontations officielles.
Pour l’ancienne internationale anglaise Fara Williams, l’Angleterre ne se considère plus comme outsider : « Elles sont championnes d’Europe en titre. L’Espagne a peut-être gagné la Coupe du Monde, mais ce trophée appartient à l’Angleterre. » Steph Houghton partage cet avis, insistant sur le renouveau de l’équipe : « C’est une nouvelle page qui s’écrit avec beaucoup de nouvelles joueuses. »
Un effectif anglais en pleine mutation
Malgré quelques visages familiers, le groupe anglais a évolué en profondeur depuis un an. Sept joueuses finalistes en 2023 étaient titulaires lors de la demi-finale contre l’Italie. Mais les retraites successives de Mary Earps (gardienne), Fran Kirby (milieu), et l’indisponibilité de Millie Bright ont obligé la sélectionneuse Sarina Wiegman à repenser son équipe.
Des talents prometteurs ont émergé, comme Michelle Agyemang, qui a obtenu sa première sélection cette année. Selon Fara Williams, cette nouvelle génération doit répondre à des attentes immenses : « Elles doivent à la fois développer le football féminin et obtenir des résultats. En 2022, elles jouaient sans pression. Aujourd’hui, les attentes sont au plus haut. »
L’Espagne, entre continuité et affirmation
De son côté, l’Espagne conserve une structure stable, désormais dirigée par Montse Tomé, ancienne adjointe de Jorge Vilda. Si la philosophie tactique reste proche, Tomé a imprimé sa patte personnelle.
Aitana Bonmatí, Ballon d’Or en titre et héroïne de la demi-finale, continue d’éblouir malgré une méningite virale juste avant la compétition. Alexia Putellas, double Ballon d’Or, a retrouvé sa place de titulaire. Quant à Esther González, absente des plans lors du Mondial 2023, elle s’illustre aujourd’hui comme prétendante au Soulier d’Or.
Grande absente de cette édition : Jenni Hermoso. La star espagnole de 2023 ne figure pas dans le groupe, son nom étant resté lié à l’affaire du baiser imposé par Luis Rubiales lors de la cérémonie de remise des médailles, incident qui a conduit à la condamnation de l’ancien président de la fédération pour agression sexuelle.
Alors que les deux nations se préparent à s’affronter à nouveau, la finale de l’Euro 2025 promet d’être riche en intensité, en émotions et en football de très haut niveau. Pour l’Angleterre, il s’agit d’une revanche attendue. Pour l’Espagne, d’une confirmation de suprématie.
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